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Eisenia andrei, le lombricien selectionné pour ses qualités
Photophobe, il est difficile à voir
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Surtout
ne pas dire asticot ! Le ver de terre est, scientifiquement parlant, un lombricien.
Ne pas dire non plus lombric ! Ce n'est qu'une espèce de lombricien, parmi
150 autres en France et 3 500 dans le monde. À Combaillaux il s'appelle Eisenia
andrei (Bouché,1972)
Tous ne logent pas à la même enseigne : à chaque groupe correspond un
habitat différent. De la surface aux profondeurs du sol, les vers habitent à
tous les étages mais ne se fréquentent pas.
En 1881, Charles Darwin donna à cette famille ses lettres de noblesse en lui
consacrant un ouvrage : «Formation de la terre végétale due à l'action des
vers de terre». Ses membres se distinguent par leur «métier» : il
y a les laboureurs et les digesteurs.
Les laboureurs représentent la majorité des lombriciens européens. Ils
creusent des galeries profondes. Ils ont un rôle écologique important : la
terre respire, s'enrichit d'une flore microscopique grâce au recyclage des
déchets. Ils se nourrissent de terre mélangée à la matière organique. Leur
ennemi n°1, c'est la taupe.
Les digesteurs se nourrissent de matière organique de surface :
végétaux en décomposition, fumiers divers. Ce sont les plus gourmands, vivant
carrément dans leur assiette. Ils sont les artisans du lombricompost. C'est
ceux que l'on découvre en binant son jardin. Les poules et tous les prédateurs
de surface (renards, sangliers, pêcheurs...) en raffolent. Pour que l'espèce
survive elle doit être très prolifique.
Eisenia andrei est, bien entendu un digesteur. Un excellent, même, qui
n'a pas son pareil pour digérer le compost et les déchets semi-liquides d'un
lombrifiltre.
Laboureurs ou digesteurs, tous sont des Annélides, caractérisés par les
anneaux, muscles de locomotion qui en font de formidables perforateurs du
sous-sol. Contrairement à la taupe qui écarte la terre pour passer, le ver
l'avale par un bout et la rejette par l'autre. Il s'agrippe avec ses soies et
se gonfle pour élargir le trou. Le liquide visqueux qu'il sécrète facilite son
glissement en accordéon.
Il digère la terre grâce à des enzymes que son tube digestif secrète et rejette
en un tortillon de terre fine. Sans dents, il ne peut avaler que de la terre
meuble et humide. C'est pourquoi on n'en trouve ni dans les déserts ni dans les
zones glaciaires.
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Mairie de Combaillaux / CIHEAM-IAMM -
Pierre Arragon - mai 2005 |
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