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Lombri-Station - Système d'épuration des eaux usées par des lombriciens


Marcel Bouché et Patricio Soto

Marcel Bouché et Patricio Soto,
pères scientifiques du projet


Les boues

Les boues, un risque de toxicité que les vers éliminent.


LA LOMBRI-STATION : compétitive et fiable
U ne station 100% lombrifiltre du type de celle de Combaillaux devrait coûter à l'avenir environ 500 000 Euros clé en main. C'est entre 20 et 30% moins cher à construire et à entretenir qu'une station classique. Si l'on se place dans une perspective de développement durable (on ne reporte ni ailleurs ni à plus tard la charge des nuisances), l'économie peut approcher les 50%. Comment en arrive-t-on à ce résultat ?

Une étude indépendante menée par un ingénieur en chef territorial(3) souligne que le coût élevé de l'expérimentation, plus d'un million d'euros, est du à la nécessité de doubler le lombrifiltre par une station classique à lit bactérien.

Le document précise cependant que, après validation par la DDASS, la suppression du décanteur-digesteur et du clarificateur dont le travail est effectué par les vers sera la plus grande source d'économie. Il note aussi des dépenses énergétiques plus faibles (sauf dans le cas d'un lagunage intégral) et des coûts de main d'oeuvre bien moindres. Les charges collectives de transport et de traitement des boues induites par une station classique entrent aussi largement dans la compétitivité de la lombrifiltration.

La fiabilité repose sur la capacité des lombriciens à travailler sans relâche. Avec un cycle d'arrosage de 15 min toutes les 60 min, il suffit d'ajouter quelques centimètres de substrat par mois et de prévoir un curage complet tous les dix ans.

Le seul risque tient à la toxicité des eaux usées qui arrivent à la station. Comme dit Patricio Soto, l'un des «pères» du projet, «les vers sont de très bons indicateurs de l'écotoxicité» : si on les nourrit avec des eaux contenant du mercure, du cuivre ou de l'arsenic, ils meurent. En cas d'accident, les vers morts seront «autopsiés» et l'assassin peut-être identifié.

Pour éviter que l'épuration des eaux du village ne s'arrête brutalement en cas de problème grave, il est prévu de construire une cuve pour environ mille habitants. On passera de l'une à l'autre en cas de mortalité importante. Il est également possible de réinjecter de nouveaux vers à partir de la nurserie qui est implantée sur le site du Truc de la Reine.

Quoi qu'il en soit, ce système, comme tous les procédés biologiques, est sensible aux pics de toxicité. Le lombrifiltre convient aux communes «propres», c'est-à-dire sans industries ou activités très polluantes raccordées au réseau domestique, ce qui est la norme.




Jean-Paul Stéphant,
ingénieur en chef territorial, chef du service des bâtiments départementaux du Conseil général d'Ille-et-Vilaine, après une visite sur le site, a écrit notamment ceci :
Un rapport indépendant
En termes de qualité, il est intéressant de constater que la rétention des contaminants organiques s'opère en trois temps :

- la filtration, qui retient les plus grosses particules ayant échappé au prétraitement ;

- l'adsorption amphiphile produite par la couche active laquelle est à la fois hydrophile et lipophile ;

- l'adsorption amphotère constituée par les charges positives et négatives de la couche active qui retiennent les ions ou molécules polaires de l'eau.
Les chiffres à retenir
Quelques ratios peuvent être utilisés pour un prédimentionnement d'une telle station. Le cycle d'arrosage est de 15 min/hr, ce qui permet une alternance d'afflux d'eau et d'air en quantité égale (30 l/m2). L'arrosage définit une «surface technique» dont le ratio est de 0,25 m2 par équivalent habitant. Le débit ainsi obtenu est de 600 l/j, soit 4 fois l'émission d'eau admise par habitant. Le tableau comparatif ci-dessous a été établi sur la base d'un ration de 1 000 équivalents habitant. Il fait apparaître un coût nettement concurrentiel grâce à :
- l'absence de déshuilage-dégraissage, les matières grasses sont absorbées par les lombriciens
- l'absence de décanteur-digesteur anaérobie ou/et de bassin de traitements aérobie avant filtrage
- l'absence de décanteur ou clarificateur après le lombrifiltrage.

L'absence de tous ces équipements explique la différence importante des coûts d'investissements
tableau01
Avantages et inconvénients
Une telle station ne peut accepter d'effluents trop chargés en produits toxiques, ce qui compromettrait la vie de la population lombricienne. Cette même population nécessite une aspersion uniforme et continue. Un dessèchement ou une inondation du filtre peut entraîner la mort des lombriciens.

Parmi ses avantages, il faut noter qu'un tel équipement ne nécessite que peu d'espace, qu'il possède une réelle capacité à absorber d'importantes variations de charges, qu'il ne consomme que très peu d'énergie, qu'il ne produit que très peu de nuisances olfactives et acoustiques et qu'il offre la possibilité d'un suivi écotoxicologique sur les rejets.
Efficacité d'une station par lombrifiltration / autres procédés
 Tableau 02
DCO = demande chimique en oxygène / DBO = demande biologique en oxygène / MES = matières en suspension / N = azote / P = phosphore.
Nota : les cases qui ne sont pas renseignées correspondent à des données inconnues ou inexistantes pour le procédé visé. Valeurs en mg/l ou en % d'abattement.
 
Mairie de Combaillaux / CIHEAM-IAMM - Pierre Arragon - mai 2005